04 July, 2024
Par Lin-Ernni M. KABOUMBA
L’équipe de IBCP avec DOUTI Namoupague, Maire de Tami, la Mairie de Tône 3, et la population de Tami dans une séance de sensibilisation sur la conservation de l’environnement. Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
Malgré le degré de dégradation alarment du couvert végétal dans la région des savanes au Togo, la forêt de Tami (Nakpadjoag) dans la commune de Tône 3, reste un véritable sanctuaire pour la conservation des oiseaux. Cette forêt est située à 20 km à l’ouest de la ville de Dapaong. Plusieurs ONG ont participé à travers divers projets et activités à la conservation de cette forêt sacrée.
Forêt sacrée de Tami (Nakpadjoag). Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
C’est le cas de l’Union Féminine des Savanes (UNIFESA), dans le cadre du projet de « Gestion Intégrée de la forêt sacrée de Tami (Nakpadjoag) » de 2015 - 2020, subventionné par le Programme de Micro Financement / Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM) du PNUD. Malheureusement, après la fin du projet la population n’est pas arrivée à pérenniser les acquis issus de ce projet.
Des souches d'arbres coupées dans la forêt sacrée de Tami pour être utilisées comme bois de chauffage. Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
Depuis 2022, IBCP (partenariat international pour la conservation des oiseaux) à entrepris des études sur la diversité des oiseaux et l’état d’anthropisation de la forêt sacrée de Tami, dans sa mission visant à mener et à soutenir la recherche, la sensibilisation et les partenariats pour promouvoir la conservation de la biodiversité et particulièrement les oiseaux.
Barbican à poitrine rouge (Lybius dubius). Photo Grzegorz Walczak.
À l’issu de cette étude sur le plan de la diversité, il a été dénombré 48 espèces d’oiseaux réparties en 32 familles et appartenant à 14 ordres. Parmi ces espèces identifiées, il faut retenir que huit (08) espèces sont migratrices (intra-africaine et paléarctique).
Le bétail en pâturage dans la forêt sacrée de Tami, empêchant ainsi la régénération des arbres. Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
La forêt sacrée de Tami reste presque le seul refuge pour la conservation des oiseaux dans le milieu. En ce qui concerne l’état de conservation de la forêt, les activités illégales ont repris avec une recrudescence coupure de bois plus intense dans sa partie est, sud et sud-ouest, le surpâturage et la vandalisation des bornes délimitant la forêt sacrée ont été observé.
GAYI Komlavi Agbeko, Commissaire Adjoint (à droite) et KOURDJOUAK Yendoubouam de l’ONG IBCP (Partenariat International pour la Conservation des Oiseaux; à gauche) plantant un arbre pour l'avenir de la forêt sacrée de Tami, Togo. Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
À partir de ces constats de dégradation de la forêt, IBCP a soumis un questionnaire d’enquête a l’endroit de la population riveraine pour avoir leur avis en ce qui concerne la conservation de cette forêt qui est le seul vestige pour protéger les oiseaux. Les résultats de l’enquêtes ont montré que plus de 66% reconnaissent qu’il y a reprise d’activés illégales dans la forêt, près de 86% affirmant que la plupart des animaux sauvages rencontré à travers cette forêt sont des oiseaux et plus 93% ont un avis favorable pour reboisement de la forêt.
Graphe illustrant le niveau des problèmes perçu par la population locale. Graph Lin-Ernni M. KABOUMBA.
Après analyse de ces résultats, dans le but de divulguer les résultats des enquêtes et de renforcer les capacités des populations riveraines en matière de conservation de l’environnement, plusieurs séances de sensibilisations ont été mené sur la protection des oiseaux et de la forêt qui reste un grand site de nidification des oiseaux dans cette zone.
DJANTE Doiguibe, le chef canton de Tami, démontre et participe aux efforts de reboisement à l'intérieur de la forêt sacrée de Tami. Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
À l’issu des sensibilisations, les deux parties (la population de Tami et IBCP) ont mis sur pied un projet de reboisement de la forêt sacrée de Tami et la promotion des énergies renouvelables pour réduire les impacts de coupure de bois dans la forêt. De ce projet qui va durée de trois ans (mai 2024 à avril 2027), il est prévu de reboiser et entretenir quinze milles (15 000) plants dans cette forêt et les lieux publics tels que les écoles et les marchés.
Don des bouteilles de gaz à la population par IBCP, avec les chefs. Photo Lin-Ernni M. KABOUMBA.
Pour réduire les coupures de bois, IBCP a offert 50 bouteilles de gaz butane 6 kg depuis février 2023 à la population riverains de cette forêt et continue de les soutenir en rechargeant ces bouteilles chaque mois. Nous sommes impatients de continuer à collaborer avec la communauté pour utiliser des approches innovantes pour sauver cette importante forêt, son patrimoine culturel et ses oiseaux.
Le Calao à bec noir (Lophoceros nasutus). Photo Grzegorz Walczak.
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